Parfois des complications surviennent, peu graves comme une hypertonie transitoire, ou plus graves comme un rejet de la greffe de cornée.
Le rejet de greffe de cornée
Risque de rejet
Les rejets sont rares et généralement curables.
Ils ont l’avantage de pouvoir être décelés très rapidement et facilement, car l’oeil devient rouge, douloureux, larmoyant et l’acuité visuelle baisse. Une augmentation de la corticothérapie locale et de la ciclosporine en collyre permettent le plus souvent de traiter ces rejets.
Le risque est maximal dans les premiers mois qui suivent l’intervention.
Toutefois des rejets tardifs sont possibles, même 20 ans après la transplantation.
Si le rejet ne peut être maîtrisé, une deuxième tentative reste possible.
Les collyres de corticoïdes sont poursuivis pendant six mois à deux ans, en diminuant progressivement les doses.
Si les risques de rejet sont faibles, le traitement immunosuppresseur local peut ensuite être arrêté.
Il n’est maintenu que lorsque l’on redoute un rejet, en raison de facteurs particuliers comme des greffes répétées, une cornée vascularisée ou un jeune âge (inférieur à 12 ans).
Lorsque la greffe a été réalisée en raison d’un herpès oculaire, un médicament antiherpétique (Zovirax ®, Zelitrex ®) doit être pris pour éviter les récidives.
Définition
C’est la principale complication de la greffe de cornée.
Les rejets sont peu fréquents (entre 10 et 20%) et généralement curables.
Il s’agit d’une réaction immunitaire de l’hôte qui va essayer de combattre le greffon qu’on vient de placer, en mobilisant ses lymphocytes T. Ces cellules vont s’attaquer aux cellules du donneur, grâce à des substances (cytokines: interféron gamma et interleukine 2).
On assiste alors à une destruction des cellules endothéliales de la cornée, ce qui entraîne un oedème et une opacification du greffon. Ce phénomène d’oedème apparaît dès qu’il y a moins de 500 cellules/mm2.
Le risque de rejet, normalement de 10%, augmente parfois au-delà de 50% en cas de néovaisseaux cornéens.
Les symptômes du rejet de la greffe doivent être connus du patient
Le patient doit consulter son ophtalmologiste traitant ou son chirurgien en urgence, en cas de
- douleur
- rougeur de l’oeil
- gêne à la lumière (photophobie)
- larmoiment
- baisse de vision
L’examen précisera la nature du rejet et sa sévérité. On distingue ainsi
- le rejet endothélial, survient entre dix jours et plusieurs mois après la chirurgie. On constate une réaction inflammatoire sévère de la chambre antérieure qui peut être localisée (ligne de Khodadoust) ou généralisée (forme diffuse). La ligne de Khodadoust correspond à des précipités rétro-cornéens qui séparent une zone transparente claire d’une zone périphérique oedémateuse.
- le rejet stromal se manifeste par une opacification périphérique stromale avec appel de néovaisseaux limbiques
- le rejet sous-épithélial fait évoquer une kératoconjonctivite à adénovirus avec des nodules sous-épithéliaux
- le rejet épithélial correspond à une ligne superficielle fluo+ centripète, le greffon restant clair.
Le traitement
Il consistera en une corticothérapie locale à forte doses (une instillation de collyre toutes les heures) et s’accompagnera parfois d’un traitement par voie générale.
La greffe de cornée consiste à remplacer une cornée malade par une cornée saine. Cette technique de chirurgie ophtalmologique est tout à fait au point et est pratiquée dans de nombreuses cliniques et hôpitaux en France.
Les greffes de cornées (kératoplasties transfixiantes) permettent à de nombreux patients de retrouver une bonne vision alors qu’ils étaient porteurs d’une opacité de la cornée qui les rendaient, sinon aveugles, du moins malvoyants. On arrive à plus de 85% de succès. Mais ces résultats sont fonctions des maladies oculaires qui ont entraîné la greffe.
De nombreux contrôles sont réalisés pour être sûr de la bonne qualité du greffon et de son inocuité vis à vis du receveur.
Ces dernières années on a assisté à une diminution de la disponibilité des greffons cornéens car les familles refusaient beaucoup de laisser prélever les cornées.