Le patient est réinstallé dans son lit, de façon confortable, en toute sécurité et conduit en salle de soins post-interventionnels, avec son dossier (sur lequel l’infirmière circulante aura noté les transmissions) et les consignes post-opératoires (antibiothérapie post-opératoire le plus souvent).
Dans les semaines qui suivent l’intervention, les activités physiques doivent être limitées, pour permettre une bonne cicatrisation.
Par la suite, les sports violents (boxe, karaté, balle…) restent contre-indiqués pour éviter les traumatismes oculaires. Une protection adaptée peut être rcommandée pour tous les sports de balle ou d’opposition (lunettes de protection en polycarbonate).
Une surveillance ophtalmologique régulière est indispensable pour dépister un rejet ou une complication, comme une infection, une augmentation de la pression intraoculaire ou une cataracte.
Tout signe anormal (douleurs oculaires, baisse de la vision, maux de tête…) doit être signalé rapidement au médecin. Les consultations sont d’abord mensuelles puis pourront être plus espacées : tous six mois, puis tous les ans.
Les résultats anatomiques sont excellent avec entre 60 et 95% des greffons clair à 5 ans selon la pathologie cornéenne en cause, la qualité de l’acte chirurgical (centrage du greffon, affrontement des berges), et la qualité du suivi post-opératoire (éducation du patient, suivi de l’efficacité du traitement local, dépistage des complications, prévention du risque traumatique).
Les résultats fonctionnels (acuité visuelle) dépendent essentiellement du potentiel sensoriel et optique de l’œil (rétine et nerf optique de bonne qualité, transparence du cristallin, faible diamètre pupillaire) et de la qualité de l’acte chirurgical (trépanation perpendiculaire automatisée, tension des sutures, réglage postopératoire de l’astigmatisme). Une acuité visuelle supérieure à 5/10ème est obtenue chez 50 à 70% des patients ayant un greffon clair.
L’absence de traitement immunosuppresseur général permet d’éviter l’un des inconvénients majeurs des greffes.
Si l’astigmatisme est fréquent, en raison d’une modification de la courbure de la cornée, une bonne maîtrise de la technique chirurgicale permet d’éviter qu’il soit trop important.
L’ablation des points de cornée : Au fil des mois on serra amené à enlever les points détendus source d’inflammation et d’irritation. On enlèvera aussi les points trop serrés à partir du 3ème mois en cas d’astigmatisme gênant la vision. L’ablation des points est délicate et sera guidée par la topographie cornéenne qui donnera une bonne idée de la surface oculaire.
Si une opération sur le deuxième oeil est prévue (comme pour le kératocône par exemple), le patient déjà inscrit sur la liste des greffes devra attendre quelques mois pour être greffé.
Les effets indésirables de la greffe de cornée
Le risque de transmission de maladie infectieuse
Le greffon cornéen provenant d’un donneur a transité par une Banque de Cornée, qui a procédé à tous les tests de qualité requis par les textes officiels. Il n’est cependant jamais possible d’affirmer que ce tissu biologique ne sera pas susceptible de transmettre une maladie bactérienne, mycosique, virale ou à prion dont l’expression peut être immédiate après la greffe ou survenir beaucoup plus tard.
Incidents pendant l’intervention
La trépanation de la cornée peut être imparfaite, entraînant des difficultés pour la suture. Les anomalies découvertes par le chirurgien derrière une cornée opaque peuvent l’obliger à réaliser une opération plus complexe que celle initialement prévue. Une hémorragie peut se produire qui, en général, se résorbe en quelques jours. Dans des cas très exceptionnels, elle peut aboutir à la perte de la vision ou de l’oeil. Une réintervention peut être nécessaire pour compléter la suture ou pour corriger une anomalie non constatée pendant l’opération.
De telles situations sont imprévisibles.
Le rejet de greffe de cornée
Le rejet de greffe ne concerne pas l’autogreffe. Il se manifeste à partir des premières semaines après l’opération et jusqu’à 20 ans après celle-ci. Il peut être traité par des médicaments avec une certaine efficacité.
En cas d’échec de ce traitement le greffon reste opaque et la vision est très basse. Une seconde greffe est possible mais son risque d’échec est augmenté.
Les signes d’un rejet de la greffe
Le patient doit les connaître et consulter son ophtalmologiste en urgence.
C’est principalement:
- une douleur
- une rougeur de l’œil
- une gêne à la lumière (photophobie)
- un larmoiement
- une baisse de vision
L’augmentation de la pression oculaire.
Le traumatisme de l’oeil par le patient ou son entourage.
La déformation de la cornée greffée (astigmatisme) est très fréquente, parfois réversible à l’ablation des fils ou par une opération.
La perte de transparence spontanée du greffon touche surtout les greffes réalisées sur un oeil déjà opéré. Il n’y a pas de traitement. Une seconde greffe est possible mais son risque d’échec est augmenté.
La récurrence de la maladie initiale sur le greffon est possible.
C’est le cas notamment pour
– les dystrophie endothéliales (cornea guttata, dystrophie bulleuse, dystrophie endothéliale de Fuchs)
L’oedème maculaire rétinien central, survient dans 1 à 20% des cas.
Cette complication inflammatoire lilmite la vision de façon souvent temporaire, car le traitement par les collyres ou les injections anti-inflammatoires est le plus souvent efficace.
Les infections touchent 2 à 5 cas sur 1000. Elle sont devenue très rares mais sont favorisée par le traitement anti-rjet utilisant des gouttes de collyres corticoïdes. Les infections à germes rares (mycoses, mycobactérie) sont plus fréquentes sur les greffe de cornée. Il peut être nécessaire, en cas d’inéfficacité du traitement médical de ces infection de changer le greffon en urgence (kératoplastie à chaud)