L’implant intraoculaire est une lentille optique remplaçant le cristallin naturel qui a été extrait pendant l’intervention. Cette lentille est placée dans la fine capsule naturelle du cristallin. Les implants utilisés aujourd’hui sont parfaitement biocompatibles et bien tolérés à long terme, et sont prévus pour durer une vie entière. Ils sont le plus souvent souples, pour permettre leur injection par des micro-incisions auto-étanches ne nécessitant pas de suture (1.8 mm)
Il est possible de choisir entre différents types d’implants selon les défauts optiques de l’œil et le type de correction souhaitée par le patient en fonction de ses activités quotidiennes.
Il existe de nombreux modèles d’implants avec des différences :
- De matériau (acrylique hydrophile, acrylique hydrophobe, silicone, PMMA)
- De dessin (monobloc ou à « anses »)
- De propriétés optiques (les implants asphériques améliorent légèrement la vision nocturne chez les sujets plus jeunes)
- De filtre jaune coloré éventuel (destiné à protéger en théorie la rétine et la macula de la toxicité des rayons UV et de la lumière bleue).
En pratique, les performances visuelles de ces implants dépendent cependant de leurs qualités optiques : monofocal standard, asphérique, torique, multifocal
Ce choix est le plus souvent guidé et prescrit par le chirurgien en fonction du patient et de ses besoins.
Les implants « standard » monofocaux
Le plus souvent ces implants sont choisis :
- Pour corriger la vision de loin sans lunettes, sur l’œil dominant (œil droit directeur pour undroitier, celui que l’on utilise pour « viser »).
- Pour corriger soit la vision intermédiaire (65cm, écran informatique) soit plus rarement la vision de près (35cm, lecture) sur l’œil non dominant (œil gauche chez un droitier). On ne peut pas corriger les deux à la fois !
Cette légère différence (mini-monovision) entre les deux yeux, très bien supportée, permet de réduire la dépendance en lunettes, mais ne permet pas de les supprimer totalement.
Ces implants sont pris en charge complètement par l’assurance maladie.
Les implants « premium » multifocaux pour compenser la presbytie
Ils sont de plus en plus utilisés car ils apportent un grand confort et permettent le plus souvent de se passer de lunettes après l’opération.
Les implants multifocaux permettent de voir de loin et aussi de compenser la presbytie après l’opération pour éviter la nécessité de porter des lunettes pour voir de près (35cm, lecture) et/ou en vision intermédiaire (65 cm, écran informatique). Ces implants séparent la lumière en une partie destinée à la vision de loin et l’autre partie à la vision de près. La rétine perçoit deux images simultanées, et le cerveau sélectionne l’image en fonction de la distance.
Il existe plusieurs types d’implants multifocaux
- Les implants multifocaux réfractifs : ces implants comportent une juxtaposition de plusieurs zones optiques concentriques de puissances différentes.
Les modèles les plus récents (Lentis MPlus et MPlus X) sont asphériques et particulièrement efficaces pour favoriser la vision de loin et la vision intermédiaire à 65 cm, en gardant une vision de près convenable.
Ils sont choisis préférentiellement pour l’œil dominant.
Les implants multifocaux diffractifs : l’optique comporte un microrelief de marches concentriques similaire à celui des lentilles de Fresnel utilisée dans les loupes plates souples ou dans les optiques des phares côtiers.
Les modèles les plus récents (Medicontur BF677MY, Finevision Physiol,Panoptix Alcon) sont optimisés pour favoriser la vision intermédiaire (à 65 cm) en même temps que la vision de près (à 35 cm) tout en conservant une très bonne vision de loin.
Ils sont choisis indifféremment pour l’œil dominant ou non dominant.
Ces systèmes impliquent quelques inconvénients le plus souvent mineurs qui ne créent pas de limitation visuelle significative et disparaissent en général en 1 à 3 mois :
- La deuxième image « fantôme » sera neutralisée par l’adaptation cérébrale, ce qui peut nécessiter un certain « apprentissage » de quelques jours à quelques mois selon les sujets (neuro-adaptation).
- En cas de lumière vive (phare de voiture la nuit par exemple) le sujet implanté peut percevoir des halos lumineux.
- La vision de près est en général excellente avec une bonne lumière mais elle nécessite un éclairage suffisant pour les petits caractères. Elle est tout de même nettement meilleure qu’avec des implants monofocaux dans ces conditions.
Les implants « premium » toriques pour corriger l’astigmatisme
Les implants toriques permettent de corriger l’astigmatisme cornéen préexistant à l’intervention, lorsque celui ci est significatif (supérieur à 1.5 Dioptries).
Ceci permet d’éviter la nécessité de porter des lunettes pour voir de loin après l’opération chez les sujets concernés. Lorsque des lunettes sont tout de même nécessaires après l’intervention, celles ci sont en général, grâce à l’utilisation d’un implant torique, plus légères, plus esthétiques, plus confortables et moins coûteuses.
Les implants toriques ne sont pas toujours complètement pris en charge par l’assurance maladie. Un supplément (SIO) de 100 euros environ reste le plus souvent à la charge de l’assurance complémentaire (mutuelle) ou du patient.
Certains de ces implants multifocaux (Lentis Mplus, Medicontur) sont également toriques, mais nécessitent un délai de commande parfois assez long (4 à 6 semaines).
Les implants multifocaux ne sont pas complètement pris en charge par l’assurance maladie. Un supplément (SIO) de 160 à 300 euros environ reste à la charge de l’assurance complémentaire (mutuelle) ou du patient (500 à 600 euros si multifocal torique).
Les autres implants « premium »
Les implants asphériques sur mesure sont indiqués chez les patients déjà opérés de la cornée pour une forte myopie (implant MyLentis, Oculentis).
Les implants accommodatifs et les implants ajustables par la lumière sont pour l’instant toujours en cours d’évaluation et les modèles existants ne sont plus utilisés en routine.