La chirurgie de la cataracte est l’intervention chirurgicale la plus fréquente sur le corps humain en France. Cette opération est l’une des plus sûre et des plus efficace de la chirurgie, toutes spécialités confondues. Il n’existe cependant pas de chirurgie sans risque. Il n’est donc pas possible de garantir formellement le succès de l’intervention, même si celui ci est considéré comme habituel.
Complications pendant l’intervention
Les incidents pendant l’opération sont rares et imprévisibles.
Ils conduisent exceptionnellement à placer l’implant devant la pupille, voire à renoncer temporairement ou définitivement à toute implantation. Il peut être nécessaire d’enlever un petit fragment de l’iris et/ou de procéder à l’ablation d’une partie du vitré. Le déroulement de l’intervention peut être compliqué par une rupture de la capsule (moins de 1% des cas). L’extraction de la cataracte est parfois incomplète et peut nécessiter un complément chirurgical dans les jours suivants (moins de 1 cas sur 1000). Une hémorragie peut se produire et se résorbe en général en quelques jours (dans des cas très exceptionnels, moins d’un cas sur 100 000, elle peut aboutir à la perte de la vision, voire à la perte de l’œil). Une brûlure de la cornée par l’instrument à ultrasons utilisé, exceptionnelle, doit en général être traitée par des fils de sutures.
Complications après l’intervention
Puissance optique du cristallin artificiel insuffisamment précise (1% des cas)
Le calcul de la puissance des implants toriques et multifocaux est parfois moins précis chez les porteurs d’une forte myopie ou hypermétropie, ou d’une chirurgie antérieure de la cornée. Il est possible de proposer une correction par échange de l’implant quelques jours plus tard ou de corriger secondairement ce défaut par traitement laser. Ces interventions sont bénignes.
Les complications bénignes de l’opération de la cataracte sont très rares
Elles peuvent être en général traitées sans altérer le pronostic fonctionnel ou anatomique de l’œil, avec parfois cependant une augmentation du délai de récupération de la vision.
On peut citer notamment
- Une ecchymose du blanc de l’œil ou de la paupière
- Une cicatrice insuffisamment étanche
- Une chute partielle de la paupière supérieure
- Une inflammation transitoire de l’œil (rougeur, sensation de sable dans l’œil)
- Une augmentation de la pression intra oculaire
- Un défaut de sphéricité résiduel de la cornée (astigmatisme)
- La résistance d’un petit fragment de cristallin qui doit être aspiré au bloc opératoire, dans les jours qui suivent
Les complications sévères de l’opération de la cataracte sont exceptionnelles
Elles peuvent nécessiter une ré-intervention et aboutir, dans les cas les plus extrêmes, à la perte de toute vision de l’œil opéré, voire à la perte de l’œil lui-même.
- Infection (1 à 3 cas sur 1000, annoncée par une douleur persistante et une baisse de vision, nécessitant un traitement urgent, efficace dans 90% des cas)
- Traumatisme de l’œil par le patient ou son entourage
- Décollement de la rétine (parfois plusieurs années plus tard, favorisé par des facteurs de risque individuels, 1 cas sur 100 avant 60 ans, nécessitant une intervention urgente, avec environ 90% de succès)
- Oedème de la cornée (parfois plusieurs années plus tard, favorisé par des facteurs de risque individuels, 1 cas sur 1000, nécessitant une greffe de la cornée différée, avec environ 90% de succès)
- Déplacement du cristallin artificiel (nécessitant une reprise chirurgicale, sans urgence)
- Oedème rétinien central (1% des cas, souvent résolutif en quelques semaines)
- Le photo-traumatisme (brûlure rétinienne) par l’éclairage du microscope opératoire peut être favorisé par la prise de médicaments photo-sensibilisants.