Le Lasik (pour Laser Assisted in Situ Keratomileusis), modèle la forme de la surface de la cornée pour en modifier la puissance optique, grâce au laser excimer, comme pour la PKR. Pour améliorer le confort, le LASIK comporte une étape initiale préalable.
Le volet cornéen est réalisé grâce à un laser « femtoseconde » (« femtolasik » ou « intralasik »).
La découpe mécanique par microkératome, moins coûteuse mais moins fiable et moins précise tend à disparaître depuis 2004 (première utilisation du laser femtoseconde en France à la Clinique de la Vision).
1. Anesthésie de surface par un collyre
2. Un anneau de succion est positionné sur l’œil. La pression exercée est sensible mais non douloureuse, comparable à la pression exercée par un brassard à tension artérielle. Le Laser femtoseconde Intralase FS5 est abaissé et la lentille d’aplanation est amenée au contact de l’œil. Il est parfaitement normal de ne plus percevoir la lumière à ce moment. L’action du laser est indolore et dure 16 secondes, permettant de préparer le volet cornéen (lamelle bleue) de façon parfaitement fiable et reproductible.
3. La lamelle cornéenne ainsi détachée de la surface de la cornée mesure environ un dixième de millimètre d’épaisseur et 9 millimètres de diamètre. Elle ressemble à une lentille de contact souple qui reste connectée à la cornée par une « charnière » comme un capot de voiture. Le volet est soulevé.
4. Le laser excimer placé à distance de l’œil enlève en 3 à 40 secondes une épaisseur de cornée de quelques microns (en rouge)
- Au centre pour corriger la myopie
- En périphérie pour corriger l’hypermétropie et/ou la presbytie
5. Le volet est reposé et adhère fermement en quelques minutes. Aucune suture n’est nécessaire
La cornée centrale est devenue plus plate pour la myopie (ou plus bombée pour l’hypermétropie ou la presbytie) qu’avant l’intervention.
Indications du lasik
Le Lasik est indiqué pour les myopies de -1 à -10 D, les hypermétropies de +1 à +5 D et les astigmatismes de 1 à 6 D. Le risque exceptionnel de déformation de la cornée à long terme justifie cependant de réserver cette méthode aux patients dont la cornée ne présente pas de facteur de risque identifiable (âge > 25 ans, épaisseur cornéenne > 500 um, topographie et aberrométrie régulière, stabilité de la forme de la cornée, absence de kératocône familial).
Les avantages
- Confort : la phase de cicatrisation, inconfortable ou douloureuse, dure 3 heures au lieu de 3 jours pour la PKR.
- Efficacité et stabilité : la précision du traitement par Lasik a été démontrée depuis 1994 sur plus de 30 millions d’yeux opérés dans le monde. Le résultat de l’intervention est stable car il n’y a pas de réaction cicatricielle en profondeur comme dans la PKR, susceptible de faire régresser le résultat obtenu si la mitomycine C n’est pas employée.
- Sécurité : les complications sont devenues exceptionnelles (voir ci dessous) et sont dans l’immense majorité des cas prises en charge très efficacement.
Les inconvénients
- Technicité : la préparation du volet est un acte chirurgical plus technique que pour la PKR, et nécessite donc un chirurgien plus expérimenté.
- Risque d’aggravation d’un kératocône latent : le Lasik comporte probablement un risque d’accélération de l’évolution d’un kératocône latent pré-existant (ectasie cornéenne). Il s’agit d’une déformation progressive de la cornée d’origine génétique, favorisée par le frottement de l’œil, qui concerne actuellement 1 cas sur 10000 opérés de Lasik. Ce risque est détecté lors du bilan préopératoire et les patients porteurs d’une cornée douteuse (mince ou irrégulière) ne peuvent bénéficier d’un Lasik.
- Coût : La redevance du Lasik est supérieure à celle de la PKR car le coût d’utilisation du laser femtoseconde s’ajoute à celui du laser excimer utilisé seul pour la PKR. Les honoraires chirurgicaux sont cependant identiques.